Il y a peu, j’ai eu un entretien privé avec une personne du Fonds du livre du Canada qui souhaitait connaître le ressenti des éditeurs sur l’aide que nous recevons de leur part, et j’ai accepté de participer à cette entrevue en me demandant si j’étais suffisamment légitime pour le faire, étant donné que je n’ai jamais reçu aucune aide de qui que ce soit. Mais au fond, n’est-ce pas le problème?
Le FLC ne commence à accorder son aide qu’aux maisons d’édition avec un revenu de 50 000$ et plus par année. Pour en arriver là, il faut déjà avoir dépensé au moins le triple. Conclusion? Monter une maison d’édition durable est un privilège de nantis.
On ne m’a pas demandé ce que les Éditions Lux&Nox apportent à la littérature québécoise, si les auteur.ices sont heureux.ses d’être publié.e.s chez nous, si nous sommes parvenus à créer une communauté de lecteur.ices autour de notre univers, quelle est notre vision. On nous a simplement demandé: gagnez-vous 50k par année? Non. Recalés.
En revanche, lors de cette entrevue, on m’a demandé quels étaient les obstacles auxquels on peut faire face lorsque l’on décide de monter sa propre maison d’édition.
Alors, je me suis confiée. Et je me suis sentie écoutée.